OZMA "Welcome Home"

15 mai 2018
21:00

Pour ce 6ème album Welcome Home, le bonheur de reconstituer le combo d’origine est palpable, les souvenirs de cinq années de tournées ressurgissent avec des histoires à revendre : des Maquis de Ouagadougou à danser des nuits entières au surprenant Hôtel Olympique de Minsk au charme soviétique désuet ; de cette scène en bois construite sous leurs yeux ébahis par une quinzaine d’Indiens quelques heures avant un concert à Delhi, à une aurore boréale manquée à Tromso, petite ville Norvégienne au- dessus du cercle polaire. OZMA se raconte...

Ces histoires vécues donnent naissance à des morceaux. Comme le titre Flat Tire At Durban Market, qui évoque la nuit où Stéphane Scharlé et Edouard Séro-Guillaume crèvent un pneu sur la place du marché du Durban en Afrique du sud, zone “chaude” de la ville et hautement déconseillé aux blanc becs, surtout de nuit ! Krefeld Mon Amour, hommage à la ville allemande et à son club de jazz chargé d’histoire (deuxième plus ancien d’Allemagne) dans lequel le groupe est retourné à chacun de ses albums.

Mais les morceaux donnent également lieux à des histoires... On imagine bien à l’écoute d’un Concerto For Sharks, la plénitude, l‘émerveillement puis l’angoisse d’un plongeur en apnée peu à peu encerclé par un banc de requins, on s’amuse en songeant à un Bruce Willis victorieux, dansant frénétiquement à la fin du film sur le titre He Saved The Girl (Once Again).

Welcome Home, c’est toute la classe et la désinvolture de cinq culottés à la technique irréprochable, avec une bonne dose d’humour et d’émotion, des mélodies serrées et nerveuses, des hymnes pop, des grooves  redoutables, des feulements sauvages, des confidences soufflées, des riffs ravageurs, de l’énergie à revendre,  des joutes endiablées, des contre-pieds et des contrepoints, des contrées oniriques et des explosions sonores.

Welcome Home d’OZMA est le jazz actuel, libre, nourri de tous les styles musicaux, un condensé de tout ce que la musique peut offrir, le son “Ozmique”.