Lecture de Tristan Garcia: Faber. Le destructeur

11 octobre 2017
19:00

Le cycle

Qu'est-ce qui fait la France aujourd'hui ? D'un point de vue sociologique, politique, culturel, philosophe, historique... ? Après une année électorale chargée en débats et pendant laquelle on a souvent parlé d'un aggravation des lignes de fractures, il existe un besoin de redécouvrir ou redéfinir une identité commune et plurielle. L'Institut français de Brême invite des auteurs, journalistes, philosophes etc. et leur propose de présenter leur définition personnelle et subjective de la "France", dans l'espoir que tous - allemands, français vivant en Allemagne et tous les autres - puissent ainsi se faire une meilleure idée de notre pays voisin. Ce cycle d'événement commence en octobre 2017, se veut comme une occasion d'échanger et de débattre ensemble et se poursuivra en 2018 - avec vous !

L'auteur

Tristan Garcia est né en 1981 à Toulouse, a passé son enfance en Algérie où ses parents étaient actifs dans le mouvement de gauche des "Pieds-rouges". Il est aujourd'hui professeur de philosophie à Lyon et à Paris et a déjà publié de nombreuses oeuvres. Il a remporté avec "La meilleure part des hommes" le Prix de Flore.

L'oeuvre

Dans une petite ville imaginaire de province, Faber, intelligence tourmentée par le refus de toute limite, ange déchu, incarne de façon troublante les rêves perdus d'une génération qui a eu vingt ans dans les années 2000, tentée en temps de crise par le démon de la radicalité.

«Nous étions des enfants de la classe moyenne d'un pays moyen d'Occident, deux générations après une guerre gagnée, une génération après une révolution ratée. Nous n'étions ni pauvres ni riches, nous ne regrettions pas l'aristocratie, nous ne rêvions d'aucune utopie et la démocratie nous était devenue égale. Nous avions été éduqués et formés par les livres, les films, les chansons – par la promesse de devenir des individus. Je crois que nous étions en droit d'attendre une vie différente. Mais pour gagner de quoi vivre comme tout le monde, une fois adultes, nous avons compris qu'il ne serait jamais question que de prendre la file et de travailler.»