Roman Moriceau: Traumneustartversuch - tentative de retrouver l'état de rêve

03 mars 2017 - 18 mars 2017

Roman Moriceau, artiste contemporain d’origine française, déploie une composition de pensées et d’états de conscience sur la matérialité particulière dont est faite une chose. Dans ses oeuvres conceptuelles, il construit une société imaginaire mais rigoureuse, qui incarne l’idéal perdu et qui nous ramène au « vert paradis des amours enfantines » de Baudelaire (Poème « Moesta et errabunda », Les Fleurs du mal).

La douce poésie des choses et des objets — en suspens dans sa narration artistique emplie de regrets attendris et de désir vague — nous invite à contempler une nature que nous pensons exister par elle-même, à l’abri du changement, sans dommage ni altération. Elle nous présente un monde à la beauté fragile, qui se replie face aux autres : des fleurs et des animaux éphémères ; du parfum évanescent ; des poussières de cuivre impalpables… Ses chants d’oiseaux d’espèces éteintes « In heaven everything is fine » sont devenus immuables et éveillent notre regard humain, susceptible de sentiments tels que le remords (d’avoir fait ou de ne pas avoir fait) ou la douleur du désespoir (causé par l’absence de quelqu’un). Sa première exposition solo à Âme nue, intitulée « Traumneustartversuch »,évoque, selon le recueil de néologismes de Ben Schott (Schottenfreude, Éditions du Sous-sol), la tentative, ordinairement vaine, de retrouver l’état de rêve, une fois éveillé.

En traitant — par la matérialité de ses œuvres — de choses éternelles, du principe de vie, du mouvement et de la pensée de l’homme, Roman Moriceau pose la question de l’examen de conscience, auquel chacun doit se soumettre, et celle du devenir.

Avec le soutien de l’Institut français de Hambourg