Le jour de l'addition

26 janvier 2018 - 07 avril 2018

L’exposition, au travers de « 9 stations », interpelle nos comportements quotidiens conscients et inconscients. Dans une sculpture intitulée « L’essence humaine », Jeanne Fredac transforme la terre en punching ball et nous invite à la marteler, elle mélange souche d’arbres et ramettes de papier A4 « J'étais un arbre » rappelant que ceci tuera cela. Elle détourne, joue et veut croire que les jeux ne sont pas faits. Fredac traite également des figures de mauvaise foi du monde occidental. Dans une vidéo, composée de 606 photographies, « Do you need something else ? », elle prend au pied de la lettre cette déclaration, souvent faite par les gens, qu'ils « n’ont rien ». Après avoir disposé au sol et épinglé aux murs tout ce qu’une personne possède, elle nous propose, dans un ballet étonnant, d’assister à la disparition, un à un, de tous ces objets que l’on accumule et nous laisse finalement face à un vide béant - un néant cette fois bien réel.Si dans son travail Jeanne Fredac cherche à éveiller nos consciences, ce n’est jamais avec lourdeur. Avec un bel esprit, elle nous invite notamment à nous regarder dans un miroir intitulé « Les autres » (2018) : «Je ne pense pas que la mauvaise conscience ou la culpabilité soient propices à la réflexion. On peut aller beaucoup plus loin avec l’humour ».

Cette exposition s'inscrit dans l'esprit de la critique sociétale de mai 1968 au cinquantenaire duquel l'institut français consacre un cycle cinéma et débats de janvier à juin 2018.

Jeanne Fredac est une vagabonde. Autodidacte, elle ne suit pas de routes, elle n’en connait pas. Elle tente, joue, essaie au fil des situations qu’elle rencontre. Photographies, peintures, vidéos et textes explorent les rapports de l’homme à ses espaces géographiques, historiques et sociaux. Dans un monde où l’on cherche sans relâche des réponses sans se demander si la question est pertinente et le présupposé juste, elle voudrait déliter l’admis. C’est pourquoi elle-même refuse de se confiner aux travaux qui l’ont fait connaître, ses photographies sur les lieux abandonnés. Son travail, à l’origine presque essentiellement photographique et textuel, intimement localisé, se déterritorialise et ajoute à sa cosmogonie la peinture et les objets. Les œuvres deviennent plus conceptuelles et remettent constamment en question nos habitudes.

Horaires de la galerie :

Lundi – Vendredi: 14:00 – 18:00 

Samedi: 11:00 – 15:00