Rencontre avec Maryam Madjidi, auteure de "Marx et la poupée"

24 mai 2018
20:00

Depuis le ventre de sa mère, Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six ans plus tard, parce que ses parents sont communistes et fuient l’Iran de Khomeiny, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris. L’exil passe par le nez : l’exemple le plus probant en est le fromage, « le fromage français pue » pense Maryam qui a le mal du pays et rêve de sa feta iranienne. La France offre la sécurité, mais pas le confort. À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes -, l’effacement progressif du persan au profit du français qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement, au point de laisser enterrée de longues années sa langue natale.

Dans ce récit qui peut être lu comme une fable autant que comme un journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de séduction massive. Le roman autobiographique  Marx et la poupée bouleverse les règles de temps, mêlant passé et présent, de la petite fille iranienne aux adultes en partance. Le récit est composé de miniatures, de contes, de poèmes. Que signifie n’être nulle part chez soi ? Maryam Madjidi tente d’y apporter sa réponse.

La jeune romancière, née en 1980 à Téhéran, relate dans ce roman paru aux éditions Le Nouvel Attila, son enfance en Iran, son exil en France à l'âge de six ans et son apprentissage du français. Aujourd'hui, Maryam Madjidi vit à Paris où elle enseigne le français à des à des mineurs étrangers isolés, après l’avoir enseigné à des collégiens et lycéens de banlieue puis des beaux quartiers, des handicapés moteur et psychiques, des étudiants chinois et turcs, et des détenus. Elle a vécu quatre ans à Pékin et deux ans à Istanbul.

Pour son livre Marx et la poupée, Maryam Madjidi a reçu en 2017 le prestigieux Prix Goncourt du Premier Roman mais aussi le prix Ouest France Étonnants voyageurs.

Lecture de passages en allemand : Katharina Susewind

Présentation : Ruthard Stäblein

En collaboration avec la Deutsch-Französischen Gesellschaft Frankfurt am Main et le Hessisches Literaturforum im Mousonturm

« Il y a des écrivains qui y arrivent, il y a des écrivains qui n’y arrivent pas, et Maryam Madjidi y est arrivée ».

François Busnel, La Grande Librairie

« Maryam Madjidi « voudrait semer des histoires dans les oreilles de tous les êtres ». Elle réussit parfaitement ce pari. »

Kerenn Elkaïm, Livres Hebdo

« Maryam collectionne les êtres et tisse des fragments d’âme. Un écrivain est né. »

Sophie Pujas, Le Point